Le travail du sol revient en force. La recherche d’alternatives aux désherbants d’actualité. Le durcissement de la réglementation nous y conduit à marche forcée sous l’oeil d’une opinion publique chauffée à blanc par les environnementalistes radicaux. Côté professionnels, nous recherchons une limitation de la consommation d’énergie à l’hectare mais aussi, et c’est essentiel, la rapidité, la qualité du travail avec un prix compétitif. Le dossier travail du sol que vous allez découvrir dans ce numéro fait le point sur l’offre de matériel alternatif au labour sans rejeter a priori le labour. Être entrepreneur, ce n’est pas imposer une technique à son client mais étudier avec lui sa situation pour proposer une solution sécurisante à un prix abordable. Tout n’est pas parfait, loin de là, côté résultats. Il y a aussi la méfi ance vis-à-vis du « nouveau » et avec une réglementation qui obéit plus au court terme politique qu’à un plan à moyen terme qui permet de s’organiser. Un exemple : en 9 ans, le plan Ecophyto en est à trois versions. Des entrepreneurs ont été à la pointe des premières techniques de semis direct dans les années 80. Avec le développement de l’agriculture bio et la révolution du numérique, les innovations permettent aujourd’hui de nouvelles pratiques agricoles. Nous sommes partis de la moisson et nous en sommes rendus à la préparation du sol, ce qui témoigne de la formidable professionnalisation de nos entreprises et de la confiance des agriculteurs. Le ministère de l’agriculture devra s’en souvenir lorsqu’il retiendra les bénéficiaires des actions de recherche appliquée et de transfert de l’innovation du plan Ecophyto II + et mobilisera les outils du Grand Plan d’Investissement pour de nouvelles solutions technologiques en agroéquipement.
Gérard Napias, président de la Fédération nationale EDT