Éviter la réaction en chaîne

Tout était bien parti à la sortie du printemps et patatras, 2016 est la pire récolte de blé depuis 40 ans. Il reste de la paille, beaucoup de paille dont l’abondance a fait grimper la consommation de GNR des batteuses. Commencée sur des sols mous, la moisson s’est terminée dans la chaleur étouffante. Côté grains, il n’y avait qu’à voir le faible nombre des rotations de remorques pour comprendre. Le rendement est en chute libre mettant à fleur de peau les esprits.

Voilà qui invite à la modestie, à la réserve, à l’humilité et à l’écoute. EDT s’associe à l’initiative d’Innov-Agri pour réserver un accueil individuel à chaque entrepreneur souhaitant faire un point avec un expert qualifié.

Avec un prix du blé au plus bas, tout le monde craint le bilan financier de cette année hors normes. Il manque plusieurs milliards de recettes dans les caisses des exploitants, qui vont devoir étaler le manque à gagner avec un prêt à moyen terme. Le plan d’urgence public annoncé par le ministère de l’agriculture doit donc éviter les réactions en chaîne, prioritairement dans les exploitations, potentiellement dans les entreprises de travaux agricoles. Nous demandons au ministre le report de paiement des cotisations sociales agricoles du 3^e trimestre 2016 de nos ETA.

EDT a fait part de sa solidarité aux représentants des céréaliers pour appuyer le plan de soutien. L’encours de clients auprès des entrepreneurs va croître. Les délais de paiement vont s’allonger. Même si elle connaît bien les situations et fait ce qu’il faut, une ETA n’est pas une banque.

Nous avons écrit aux représentants de la distribution pour les informer de notre demande au ministère de l’agriculture d’intégrer les factures de prestation de services de travaux agricoles dans la gestion collective de crise des exploitants agricoles, et dans le plan pour assurer la trésorerie nécessaire à la prochaine campagne pour les intrants et les travaux.

Gérard Napias, président de la Fédération nationale EDT