Les enjeux de la rentrée pour les ETARF
Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a sorti en début de mois le suivi des mesures en faveur des agriculteurs, en réponse aux manifestations du monde agricole de début d’année. Plusieurs de ces engagements sont le résultat direct des mobilisations de la Fédération et du réseau EDT : la fi n de la hausse du GNR, la réduction d’un mois du calendrier d’interdiction de travaux sur les haies PAC en cas d’intempéries et selon une cartographie arrêtée par la DDT, la révision des modalités de contrôle de l’OFB, et la simplification des OLD comme des réglementations autour de la haie.
Si ces premières avancées sont satisfaisantes, elles ne font que répondre à l’urgence sans prendre en compte les spécificités des entreprises de travaux agricoles, forestiers et ruraux. Beaucoup reste à faire, et les attentes sont grandes en cette rentrée. L’enquête de conjoncture à laquelle vous avez répondu massivement a confirmé les tensions qu’une majorité d’ETARF rencontrent. L’été, aux résultats préoccupants pour nos clients et nos trésoreries, ne fut qu’une saison de plus de difficultés liées aux aléas climatiques. Les ETARF, solidaires de leurs clients agriculteurs, forestiers ou collectivités, subissent, depuis un an, une dégradation des conditions de travail, des fenêtres d’intervention réduites et souvent imprévisibles, et notent désormais dans les régions les plus touchées, une augmentation des délais de paiement et des impayés.
On peut dès lors s’interroger sur ce que le Ministère appelle « agriculteurs »… un raccourci pour les actifs du monde agricole? C’est l’un des premiers points que je soulèverai auprès du prochain ministre de l’Agriculture : la reconnaissance de notre profession. Nous sommes 22 000 entreprises, 150 000 actifs, et nous poursuivons notre développement. De nombreuses filières ont les ETARF comme maillon essentiel : l’élevage, la forêt, la betterave, pour ne citer qu’elles, et sans oublier les collectivités et réseaux. De même, les ETARF répondent plus que jamais à la nécessaire mutualisation des agroéquipements face à l’inflation des engins, des pièces détachées et des coûts de fonctionnement, comme à la décarbonation des travaux. Il est impératif de reconnaître le rôle des ETARF et leurs fonctions pour une agriculture et une forêt durables et diversifi ées, compétitives et souveraines, mais aussi pour relever les défi s du renouvellement des actifs et des transitions en oeuvre.
Les premiers événements de la rentrée nous ont permis d’échanger et de mettre un coup de projecteur sur ces thématiques qui font notre quotidien. À la Foire de Chalons dans la Marne, une journée entière a été dédiée aux métiers et aux rôles des ETF. Elle s’est conclue avec la signature de la Charte de vitalité économique et sociale des ETF par la Chambre du Peuplier. De l’autre côté de la France, à Ondes en Haute-Garonne, les entrepreneurs se retrouvaient à Innov-Agri pour accueillir les jeunes CTETA auxquels j’ai eu la joie de remettre leur diplôme, partager sur les questions de décarbonation mais aussi sur les mesures de soutien à nos entreprises.
Je vous remercie pour votre engagement et vous donne rendez-vous dans quelques semaines au Sommet de l’Élevage pour poursuivre nos échanges !
Philippe Largeau, président de la Fédération nationale EDT