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N°91

N°91

Septembre
2015

Donner des perspectives aux éleveurs

Quand les factures s’empilent et que les rentrées sont à la baisse, le retard de paiement des clients éleveurs met en difficulté l’entrepreneur, qui a ses propres charges à régler. 10 % des éleveurs sont en situation difficile, selon le ministre de l’agriculture. Combien d’entrepreneurs le sont également ?

Les entrepreneurs sont donc solidaires des éleveurs et réciproquement. Nous le sommes parce que les productions animales génèrent de multiples activités pour nos entreprises de travaux agricoles. Nous le sommes parce que nos professions sont proches, beaucoup d’entre nous ont été, ou sont aussi, agriculteurs.

Au-delà de la conjoncture des marchés, de l’embargo russe, des marges de l’amont et de l’aval, de la PAC, le cadre fiscal et social national qui continue d’ignorer les activités de main-d’œuvre menace d’abord les activités agricoles les plus pénibles, les plus astreignantes et les moins rémunérées. Ce n’est pas la première crise. Nous sommes un facteur de désendettement des agriculteurs quand l’investissement individuel ou de groupe est un engagement à vie. Le monde a changé. Les agriculteurs aussi. Personne ne pense aujourd’hui que c’est en investissant encore plus que l’on retrouve des marges, entre les produits et les charges pour assurer son résultat.

Mais moins d’un an après le vote de la loi d’avenir de l’agriculture et de la forêt, nous sommes dans une crise de confiance des éleveurs. Dans notre pays, nous avons trop de lois, mais peu de perspectives. Nous aussi, entrepreneurs, nous devons réinventer ensemble les services de demain à l’agriculture.

Gérard Napias, président de la Fédération nationale EDT

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