Changement climatique : ne ratons pas le virage

Reconnaître ne fait pas tout, mais c’est une qualité. Les conditions météorologiques par nature imprévisibles se cumulent avec les effets du changement climatique qui sont de plus en plus perceptibles. Nos collègues entrepreneurs de travaux forestiers subissent les effets de la sécheresse persistante des arbres, la reprise plus difficile des plants. 
De l’avis de toutes et tous, ce printemps a été très tendu. Les travaux agricoles ont débuté avec trois semaines de retard pour finir à l’heure, ce qui constitue un tour de force d’adaptation. 
Les équipes des entreprises de travaux n’ont pas chômé pour épandre, préparer les sols, fertiliser et semer, faucher, récolter, autocharger, enrubanner de jour comme de nuit.
Les entrepreneurs ont été très nombreux à remercier leurs équipes très sollicitées par les activités réalisées au cours des dernières semaines. La pression est aujourd’hui retombée, mais que va-t-on faire si les mêmes conditions se présentent dans deux mois ? Les contingents d’heures supplémentaires négociées ne suffiront pas. 
Nous partons de très loin, voire de trop loin, pour conjuguer adaptation au climat et relations contractuelles déséquilibrées, réglementations défavorables, encadrement du travail inadapté. 
L’étude prospective sur les impacts du changement climatique en termes d’activités, de métiers, d’emplois et de compétences conduite en 2022 pour la CPNE agricole a identifié la modification des calendriers, qui requiert selon les consultants « une réactivité dans la gestion des équipes et une flexibilité accentuée des salariés ». 
Une meilleure organisation du travail sur les chantiers et de la sécurité ne sont donc pas une option mais une ardente obligation en commençant par les cultures annuelles, les cultures pérennes et la forêt.